L'écriture commence au Japon par l'importation des idéogrammes (ou plus justement des morphèmes) chinois via la Corée pendant les 4e et 5e siècles après JC. Cependant pendant longtemps les idéogrammes chinois ne permettront que l'acquisition de la Culture chinoise, à travers des textes chinois.
Au cours de l'ère Heian (794-1185) les idéogrammes chinois sont définitivement adoptés par les Japonais et deux syllabaires (hiragana et katakana) sont développés pour formaliser l'écriture de la langue japonaise et pour permettre l'essor de la littérature japonaise. C'est alors que naquit le Tanka.
Le Tanka est un poème composé de 31 syllabes réparties en 17 (5/7/5) et 14 (7/7) syllabes.
Il fut conçu comme une distraction féminine, un jeu, à la cour impériale de Kyôto.
C'est à l'initiative de Matsuo Bashô (1644-1694) que la poésie devient un art raffiné au 17e siècle. Inspiré par l'épure de l'esthétique zen il "brise" la structure du Tanka et invente le haïku: poème composé d'un tercet de 17 syllabes.
Si vous ne deviez retenir qu'un seul nom c'est celui de M. Bashô: le maître fondateur du haïku et donc de la forme majeure de la poésie japonaise...
(NB: si vous prononcez le nom de Bashô devant un Japonais ou une Japonaise vous avez droit à un sourire d'admiration, un tantinet exagéré (surtout celui de la Japonaise!), politesse nippone oblige, et si vous citez un haïku du maïtre du genre vous êtes définitivement adopté(e)!)
En fait dans l'histoire du haïku il y a quatre grands maîtres (le carré magique de la poésie japonaise!):
Bashô (1644-1694) est le religieux (Dieu jaillit dans l'âme du poète admirant la nature: panthéïsme),
Buson (1716-1784): l'artiste (il évoque les choses comme elles existent par elle-même...),
Kobayashi (1763-1827): l'humaniste (il concentre son art sur l'âme de l'Homme, cet ange faible, et les animaux se battant pour maintenir la vie),
et Shiki (1867-1902): le moderne (soucieux d'esthétique et de réalisme).